On ne meurt pas d’amour

De Géraldine Dalban-Moraynas. Paru le 22 août 2019 chez Plon

C’est une histoire d’adultère, une passion brûlante qui enflamme deux voisins qui partagent la même cour. Elle est journaliste, va bientôt épouser son compagnon (qui voyage beaucoup et longtemps, ce qui est bien pratique quand on a une liaison), lui est avocat, déjà marié, il a aussi une petite fille. Le tout se passe à Paris, dans un monde où l’on organise de nombreux dîners et où l’on boit beaucoup. Un monde survolté qui obéit à des codes sociaux, vestimentaires, où l’on vit dans un entre-soi à mon sens étoufant. Etouffant, c’est le mot qui me vient spontanément à l’esprit en repensant à cette passion amoureuse dévastatrice, l’adjectif, quoiqu’un peu cliché, s’impose. Du reste, le sous-titre donne le ton « cela pouvait-il finir autrement ? ». 

La passion est admirablement décrite, on a mal pour ceux qui l’éprouvent et pour les conjoints trompés. A la fois irrésistible et mortifère, elle ne fait pas envie, et pourtant il est difficile de se défaire de ce livre. Est-ce que les lecteurs de Madame Bovary ont éprouvé ce même sentiment sur fond de scandale à l’époque ? C’est probable.

Intéressant également, cette peinture d’une société que l’on peut aisément qualifier de bobo. Pas de problèmes de fins de mois, beaucoup de préjugés, et surtout finalisée par la consommation, l’apparence. Le lecteur se sent un peu plouc, du moins décalé, à l’heure de la révolte des gilets jaunes et des travailleurs pauvres. Ce premier roman a été écrit il y a quinze ans, ceci explique peut-être cela ? Le parcours de l’auteure est passablement atypique et révèle bien aussi l’évolution du monde de l’écriture, mais aussi celle des media, puisque Géraldine Dalban Moreynas est passée de blogueuse à écrivain. Son compte instagram est très prolixe, l’écrivain se doit maintenant d’être l’artisan de sa propre communication.

C’est pour moi un livre emblématique de son époque, c’est à ce titre que je le trouve intéressant.

Géraldine Dalban-Moreynas a débuté sa carrière comme journaliste, avant de prendre la tête de la communication du Ministère de la cohésion sociale et de la Parité en 2006. En 2008, elle fonde son agence de communication et de relations presse, qu’elle ferme en 2018 pour se lancer dans une nouvelle aventure : la décoration. Elle crée M.conceptstore, belle aventure entre Paris et Marrakech, et ouvre une boutique à Montmartre. 
Elle publie sur son fil Instagram @geraldinefromlabutte des chroniques de vie quotidienne aujourd’hui suivies par des dizaines de milliers de personnes. 
On ne meurt pas d’amour est son premier roman