Gloria Mundi

Film français de Robert Guédiguian sorti le 27 novembre 2019 Avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Anaïs Demoustier, Robinson Stévenin, Lola Neymar. 1 prix et trois nominations à la Mostra de Venise : coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine pour Ariane Ascaride Lion d’or, nominé pour le meilleur scénario et prix du Jury pour Robert Guédiguian

Synopsis Allociné: Daniel sort de prison où il était incarcéré depuis de longues années et retourne à Marseille. Sylvie, son ex-femme, l’a prévenu qu’il était grand-père : leur fille Mathilda vient de donner naissance à une petite Gloria.
Le temps a passé, chacun a fait ou refait sa vie… 
En venant à la rencontre du bébé, Daniel découvre une famille recomposée qui lutte par tous les moyens pour rester debout. Quand un coup du sort fait voler en éclat ce fragile équilibre, Daniel, qui n’a plus rien à perdre, va tout tenter pour les aider.

Comme pour les « Neiges du Kilimandjaro » et « Marius et Jeannette », nous voici dans les quartiers populaires de Marseille, avec la même distribution de comédiens dont on ne se lasse pas, tant ils sont bons. En toile de fond également, l’inépuisable thème de la pauvreté ou du moins de la précarité, des rapports sociaux entre patronat et employés, des grèves, de la violence, des recalés de la réussite en tout genre et du bonheur au sens large. Il pourrait y avoir à désespérer s’il n’y avait l’amour désintéressé d’un homme et d’une femme, voire ici d’une femme et de deux hommes, des parents envers leurs enfants.

Le réalisateur fait-il toujours le même film ? Franchement non, et ce n’est pas un hasard si Guédiguian a été nominé pour son scénario. Il devient de plus en plus complexe, même si il n’y a aucun effet de surprise sur l’enchainement des évènements, On savait que la société était dépeinte sans concessions et sans beaucoup d’espérance, mais ici, la famille est aussi un lieu de violence, d’autant plus que c’est l’inverse de ce que les pauvres éducateurs avaient recherché. Je me suis demandée ce que les trois grand-parents avaient fait au bon Dieu pour mériter des filles aussi éloignées de leurs propres valeurs ? L’une vaut à peine mieux que l’autre et ce qu’elles nous donnent à voir en terme d’égoïsme, de rapacité, d’infidélité, et j’en passe montrent combien l’amour vécu en famille est chose fragile. Et quand les coups proviennent de ses rangs, cela est d’autant plus douloureux. Heureusement, il y a ce retour du grand-père ex-détenu qui fait preuve de grandeur d’âme, d’abnégation et de discrétion. Cela donne une respiration supplémentaire au film qui est assez noir.

Toujours une magnifique interprétation d’Ascaride, Darroussin et Meylan, mais la jeune génération est intéressante aussi. J’ai particulièrement admiré la composition de Lola Naymark, dans le rôle d’Aurore, je regrette néanmoins des scènes de sexe redondantes qui débutent toutes sur un rail de coke avant de s’y mettre. Une seule fois nous aurait suffit à comprendre la nature des relations au sein des jeunes couples, je me suis sentie prise au piège d’un certain voyeurisme, même s’il n’y a rien de bien méchant.

Peut-être un peu frustrée aussi que Marseille ne soit pas davantage mise en valeur, le film se passe plus en intérieur, même en centre commercial. Les calanques me manquent ! Et pourtant, je recommande chaudement ce dernier film de Guédiguian.

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